Les temples d’Angkor sont un INCONTOURNABLE du Cambodge. D’ailleurs, et c’est plutôt triste, une grande partie des touristes ne viennent dans le pays que pour voir les temples, alors qu’il y a plein d’autres merveilles incroyables, le lac Tonlé Sap, la capitale Phnom Penh et tant d’autres pépites qu’on a hâte de découvrir lors d’un prochain voyage ! Le Cambodge nous a totalement séduits en quinze jours et nous rêvons désormais d’y retourner pour découvrir plus amplement ce petit pays, dont la culture et l’histoire sont si riches, et les habitants si gentils.
Pourquoi Angkor est si connu ?
Petit topo historique : en fait, quand on parle des « temples d’Angkor », on fait référence à des centaines de temples en pierre construits entre le 9ème et le 13ème siècle dans l’ancienne capitale du pays khmer, nommée Angkor.
C’est donc un site archéologique immense (le plus grand site religieux du monde !) avec un foisonnement fou de temples érigés pendant quatre cent ans par des rois tous les plus audacieux les uns que les autres. C’est un peu nos châteaux de la Loire à nous, où chacun a voulu construire un palais plus beau que celui bâti par son prédécesseur et ce, dans la même région.
Et du coup, mille ans plus tard, ça fait un paquet de temples à visiter !
Le site d’Angkor a été « redécouvert » par les français à la fin du 19ème siècle dans un piteux état : avec la fin de l’empire khmer et la mort des rois, les temples ont été délaissés et la jungle a repris ses droits. Les arbres ont avalé les pierres pour laisser aujourd’hui d’impressionnantes scènes où la nature dévoile toute sa puissance.
A noter que cela fait 100 ans que les archéologues travaillent à la restauration du site d’Angkor de manière plus ou moins minutieuse et respectueuse de la réalité : on aperçoit parfois d’affreuses tentatives de « restauration »…
Dans l’ensemble, ils ont plutôt œuvré à la simple sécurisation des lieux histoire de pouvoir laisser les touristes déambuler sans qu’ils soient écrasés par un effondrement malheureux, et ont remis à plus tard le puzzle géant de pierres effondrées à reconstituer.
Exception faite du célébrissime archéologue Tristan B. qui s’est donné pour mission de recomposer le temple Bayon à mains nues, dont vous pouvez observer le travail passionné ci-dessous. La fin n’est plus bien loin 😜
Angkor What ?
Le temple le plus connu est le Angkor Vat, ce qui signifie littéralement Temple d’Angkor. C’est le plus grand et le mieux conservé des temples du site. Il figure même sur le drapeau du pays : c’est dire son importance pour les cambodgiens !
On assiste au lever du soleil sur Angkor Vat accompagnés de centaines de touristes évéillés aux aurores, avant d’entamer une visite guidée avec notre guide francophone, qui nous emmène à la découverte des apsaras.
Chloé, c'est quoi une apsara ?
Aaaah je suis contente que la question soit posée. Les apsaras, ce sont des nymphes célestes ou déesses qui ornent les murs des temples. On les appelle aussi des devada. Ça, ne me demandez pas pourquoi.
En fait, elles sont absolument partout à Angkor, sculptées sur tous les temples, en train de danser, stoïques ou parfois tenant des objets. Il y en a 2 000 rien qu’à Angkor Vat avec 37 coiffures différentes !
Non mais c’est ouf quand même cette finesse de sculpture mille ans plus tard !!
Et là je reproduis le mouvement des sculptures que l’on aperçoit au-dessus de moi. Digne de figurer sur un mur !
Le mythe du barattage de la mer de lait
Le Barattage de la mer de lait est le plus célèbre bas-relief d’Angkor Vat. Rien que ça.
C’est aussi une légende représentée aux entrées des temples, lorsque l’on doit traverser les douves. Des démons, les asuras, et des dieux, les deva, sont sculptés sur les bords des ponts pour illustrer cette légende. Donc il faut la connaitre, parce qu’on la voit partout cette légende.
Ci-dessous par exemple, on voit un de ces démons sur le pont au-dessus d’une (très grande) douve. Par contre, il a perdu ses bras et son serpent. Et sa tête a clairement été rénovée !
Quand le guide nous a expliqué cette légende (et en français pourtant !), on n’a rien compris. Il nous l’a fait mimer en nous mettant en scène pour qu’on puisse visualiser, mais non, ce n’était toujours pas clair. Déjà que la Bible ce n’est pas évident, là les histoires hindouistes c’est un autre niveau : c’est encore plus perché !
Ci-dessous, voici un extrait de la légende pour les curieux. Grosso modo, de ce que j’ai pu lire, cette histoire explique la création du monde façon hindouiste. C’est l’équivalent de notre Arche de Noé à nous.
Au commencement du monde, pendant le Déluge, les plus grands trésors ont été perdus au fond de l'océan de lait
Le seigneur Vishnu a alors eu l'idée de baratter l’océan de lait pour récupérer la liqueur d’immortalité qui rendrait les dieux (deva) immortels ! Aidés des démons (asura) qui convoitaient eux aussi cet élixir, ils décidèrent d’enrouler le grand serpent Vasukiautour du Mont Mandara. Les dieux prirent en main une des extrémités du serpent et les démons l’autre extrémité. En tirant alternativement vers eux les extrémités du corps du serpent, ils firent bientôt pivoter l’axe du monde. Mais le sol était instable ce qui ne permettait pas de fouetter l'océan. Le seigneur Vishnu (décidément, quel génie ce Vishnu) prit alors la forme d’une tortue pour descendre au fond de l’océan et servir de support à la montagne. Les dieux et les démons barattèrent avec tant d’ardeur qu’apparurent à la surface tous les trésors : la liqueur d’immortalité, le dieu médecin, Lakshmi la déesse de la beauté et de la fortune, la déesse de l’ivresse et de la joie, le joyau magique, l’arbre qui exauce les désirs, la vache d’abondance, le cheval divin et l’éléphant blanc, un poison sans antidote… Etc. etc. Et voilà comment le monde a débuté !
Ici on voit des dieux tirer sur un bout du corps du serpent
Le Bayon
Alors non je ne parle ni du jambon ni de la ville basque, mais bien d’un autre des Tops Temples du site, hyper connu pour ses tours aux multiples visages d’Avalokiteshvara : 216 visages en tout exactement, ce n’est pas rien.
Imaginez qu’au 11ème siècle, Bayon et ses environs comptaient un million d’habitants. C’est ENORME pour l’époque !!
J’aimerais trop trouver des films qui imagineraient la vie au temps de l’empire khmer et reconstitueraient ce à quoi ressemblaient les temples quand ils tenaient encore correctement debout, tous beaux tous neufs.
Notre temple préféré : le Ta Prohm
C’est le temple où ont été tournées certaines scènes du film Tomb Raider, et franchement, tout au long de notre visite, on se croyait dans un décor surréaliste de studios de cinéma.
La particularité de ce temple ? Il est envahi par la jungle.
Des arbres tentaculaires recouvrent les pierres et c’est tout simplement spectaculaire : j’avais l’impression d’être des aventuriers de la première heure qui découvrent les traces d’une civilisation perdue au milieu de nulle part.
Petite anecdote française : ces arbres immenses sont appelés les fromagers car ils étaient utilisés dans la fabrication de boite à camembert 
Alala la France… !
On ne s’attendait pas à grand chose à Angkor car honnêtement en fait on n’y connaissait absolument rien. Résultat : on a adoré. C’est formidable d’en apprendre plus sur des religions et des peuples si éloignés de nous, de pouvoir parcourir si librement des sites si vieux et pourtant dans un état de conservation à peu près correct. C’est la chance des pays comme le Cambodge : on a un peu plus le droit de faire tout et n’importe quoi ! Grimper sur des pierres, toucher les murs…
Selon nous, ce ne devrait pas être la 8ème merveille du monde mais largement figurer dans le top 7 : on est tous les deux d’accord que les temples d’Angkor dépassent Chichén Itza et le Machu Picchu en termes de richesse culturelle, patrimoine d’une civilisation éteinte et grandeur d’un site archéologique.
Séduits et passionnés, on se reconvertit en archéologues pour s’installer au Cambodge !
Les déambulations de Chloé à Angkor
Siem Reap & Angkor, Cambodge
Du 20 février au 4 mars 2023
