La montagne ça vous gagne
112 kilomètres séparent Amed de Munduk : notre chauffeur a failli nous laisser sur le bord de la route tant il n’en pouvait plus de ces petites routes de montagne en lacet. Combien de temps nous a-t-il fallu pour parcourir 112 kilomètres dans les montagnes balinaises ? 4 heures
Et il fait frisquet là-haut comme vous pouvez le voir à nos tenues !
Le temple des billets de 50k roupies
A peine arrivés dans cette région montagneuse volcanique du centre de l’île, nous fonçons visiter le temple Pura Ulun Danu Bratan. Ce temple est extrêmement célèbre : c’est celui qui figure sur les billets de 50 000 roupies (~3€) et surtout, c’est celui qui illustre la couverture du Lonely Planet !
Comme il est très fréquenté par les touristes javanais, on a le droit à nos petites photos avec les indonésiens musulmans qui adorent avoir des occidentaux sur leurs photos… Et surtout les (vrais) blonds comme Tristan !
En tant que temple particulièrement sacré pour les balinais qui viennent ici prier la déesse des Eaux pour que la pluie abonde dans les rizières, nous observons de très nombreux visiteurs balinais revêtus de leur tenue de cérémonie. Nous retrouvons dans ce temple tous les symboles si typiques de l’île, comme les ombrelles balinaises appelées Tedung que nous avons, nous, plutôt observées auprès des piscines (c’est joli aussi) et qui symbolisent la protection.
Nous assistons à des cérémonies, de loin, où les balinais prient ensemble, puis quittent les lieux sacrés avec leurs offrandes portées sur la tête par les femmes. Observez les fameux penjor que j’adore, ces grandes perches installées au bord des routes lors des célébrations religieuses, ainsi que le poleng, le tissu sacré noir et blanc, ou les meru, ces toits de chaume superposés qui peuvent compter jusqu’à 11 étages. C’est tellement BALI !
Nous prenons des photos de touristes devant le paduraksa majestueux, ne pouvant accéder aux espaces sacrés strictement réservés aux croyants.
Et là. Horreur des horreurs. Nous faisons une première découverte macabre dont mon petit cœur ne s’est pas encore remis… 💔
Avis aux âmes sensibles, le contenu suivant est CHOQUANT.
Votre pire cauchemar
Devant cette splendide porte, nous observons sans surprise des offrandes déposées au sol.
Habituellement composées d’un petit panier en bananier rempli de riz et de fleurs, nous découvrons cette fois-ci avec horreur un cadavre d’oiseau décapité parmi les offrandes…
Et ce n’est pas fini ! Quelques mètres plus loin, entre les chants religieux et les offrandes de fleurs, nous observons un homme tirer derrière lui des cadavres de canards et de CHIOT.
Je suis dévastée. Pauvre bête sacrifiée pour de l’eau dans des rizières !
Et ironie de la vie, regardez le panneau que l’on pouvait observer à côté des gens regroupés autour de l’homme-assassin : « Love animals« .
Un autre petit chien, vivant celui là, attendait tristement son sort dans les bras des assassins… J’ai arrêté de regarder avant que cela ne devienne mon pire traumatisme…
Voici quelques douces photos pour se remettre de nos terribles émotions et ramener un peu de douceur dans ce monde de brutes ❤️🩹
Et raviver la joie et la vie
Frais(es) comme des gardons
Comme vous pouvez le voir sur les photos lors de notre visite au temple, la météo n’était pas terriblement au rendez-vous. Et bien, cela ne s’est pas amélioré ! Alors que nous partions dans les champs pour cueillir des fraises, voilà que tombe une énorme averse… Nous attendons que la pluie cesse sous l’abri en tôle du paysan et de son jeune garçon. Il fait super super froid, mais au moins on a des fraises !
Les cueilleurs de 🍓
Notre jeune compagnon d’attente
L’attente fut si longue que certains ont roupillé et d’autres ont chopé la crève.
Un café s'il vous plaît
Après avoir attendu un certain temps sans éclaircies à l’horizon, les plus impatients d’entre nous motivent la troupe à reprendre la route malgré l’averse… Me voilà à rouler en scooter avec un parapluie : et ça marche !
Tristan nous mène à un warung en quête de babi guling, le cochon à la broche que la famille veut goûter. Attablés dans un warung fréquenté par des indonésiens (c’est assez rare pour être souligné !), la serveuse nous informe que non, ici, c’est un restaurant musulman, alors du babi guling… il ne risque pas d’y en avoir ! Tristan & Eric se rabattent sur un plat qui leur coûtera leur palais tant c’était épicé : au moins ça réchauffe !
Afin d’éviter (excusez l’expression) de se faire rincer la goule en scooter, nous nous arrêtons sur la route dans une plantation de café. Le paysan nous présente son café Arabica, ses luwaks, et malgré ce que pourrait laisser croire les figures réjouies ci-dessous, je vous jure qu’il n’y avait que du café dans le café
Les chemins en pneus pour éviter de glisser dans les pentes fonctionnent à la perfection !
Nous visitons le champ qui ressemble plutôt à une colline à terrasses. C’est sportif !
Les grains de café sur l’arbre : vous pouvez voir qu’il pleut …
Quitte à attendre que la pluie cesse, autant se rendre utiles : nous aidons à trier les grains 💪
La randonnée des cascades
Le lendemain, le soleil brille sur les rizières C’est la météo parfaite pour emprunter la route des cascades ! Est-ce que vous savez ce qu’il est écrit dans le Lonely Planet au sujet de cette randonnée ?
"Sachez que les cartes de la région fournies par les guesthouses sont imprécises et qu'il est facile de se tromper de chemin."
Vous avez deviné ? La randonnée qu’on aurait du faire en 2 heures sera faite en deux fois plus de temps : bravo à notre équipe de champions ! On embarque à bord du camion d’un papy indonésien qui nous avance un peu (lol heureusement).
Au début, la randonnée se déroule bien, le camion nous a bien avancé, on découvre des chutes vertigineuses de près de 40 mètres dont le souffle nous rafraichit dans cette chaude journée ensoleillée.
Et les coulisses :
#COUPLEGOAL
Tout innocents que nous sommes, nous prenons notre temps, prenons de jolies photos, nous baignons… Nous progressons dans le chemin des cascades : Nathalie est envoyée en tête pour tâter le terrain, ce qui ne manque pas de mener à une glissade sur les chemins mousseux, mais une chute si bien contrôlée que nous n’avons même pas eu le temps d’en rire !
Le temps passe et ce qui devait arriver arriva : nous finissons par nous perdre. Nous voilà à tenter de « couper la montagne » pour rejoindre plus vite notre logement, en demandant à toutes les âmes croisées où est le chemin pour rentrer !
Les balinais ne sauront pas trop nous aider et nous arriverons avec deux heures de retard… Oups !
Nous poursuivons vers la dernière étape de notre trip à Bali : Seseh, sur la côte Ouest de l’île.
Seseh, c’est la dernière étape avant que les parents ne reprennent l’avion pour la France. C’est le Bali des australiens où l’on peut voir des villas immenses pousser au milieu des rizières. C’est une zone encombrée où les touristes affluent par milliers, et particulièrement en cette fin d’année 2022 car Bali est une destination phare pour les vacances de Noël des australiens.
Ce n’est pas du tout l’endroit le plus beau de Bali selon Tristan & moi, mais c’est aussi une facette de l’île. C’est comme visiter Paris sans voir le 10e arrondissement par exemple. Il nous semble important que les parents constatent aussi cette région très développée, consumériste, de surfeurs beaux et bronzés qui dépensent des sommes astronomiques en bière. Les petits magasins ici sont mignons (et chers), les restau sont branchés, bref c’est le Bali des influenceurs d’Instagram.
Pour son anniversaire, Tristan nous offre de passer nos derniers jours dans une magnifique villa à deux pas de la plage. Oui c’est le monde à l’envers : c’est son anniversaire et c’est lui qui fait les cadeaux. J’adore !
La villa est dotée d’une magnifique piscine privée, d’une vue sur les rizières avec un petit abri pour être au calme, d’un espace télé extérieur, d’une énorme cuisine… et d’un banyan, cet immense arbre sacré à Bali dont les lianes pendent pour s’enraciner.
🎂 On fête ses 27 ans les pieds dans le sable autour d’une coco fraiche. En effet, pas de bol, on a choppé la crève et sommes fiévreux. Pas d’alcool pour nous en ce 19 décembre ! C’est notre dernière soirée tous les quatre, demain les parents rentrent en France. Un dernier verre à nos supers vacances !
C’est la fin des vacances avec Eric et Nathalie, après dix jours passés ensemble à sillonner l’île de Bali et à leur enseigner tout ce qu’on a appris en trois mois sur la culture balinaise. L’heure aussi pour nous de prendre du recul sur nos connaissances, nos envies, et prendre du temps pour imaginer la suite…
Récit des vacances du 9 au 19 décembre 2022, Bali, Indonésie