Le village de Tenganan
Partis d’Amed pour nous rendre à Denpasar, la capitale, pour notre renouvellement de visa, nous réalisons que nous devrions croiser sur notre route le village de Tenganan, une sorte de Saint-Guilhem-le-Désert local : typique, traditionnel, beau, isolé, mais touristique.
Perdus dans les petites routes 100% dédiées au scooter, nous demandons aux habitants des villages de nous indiquer la route de Tenganan. Apparemment, ils ne sont pas habitués à voir du touriste par chez eux : bizarre….
En fait, par hasard, nous arrivons via la mini-route du « mauvais » côté de Tenganan : celle qui n’est pas l’entrée des touristes. Nous avons donc une excellente première impression de débarquer au milieu d’un beau petit village traditionnel presque inhabité.
Dans la première rue que nous empruntons, tout est calme, on entend uniquement le hurlement des coqs sous leur cage.
Pourquoi les coqs sont-ils en cage ? Un habitant nous fera une démonstration très claire : il libère deux coqs enfermés et dans la seconde, ils se jettent l’un sur l’autre sans ménagement !! C’est la GUERRE ! On comprend rapidement l’intérêt de les isoler…
Seuls blancs au milieu des habitants, nous avons l’impression de dénoter dans ce village… et faisons les grands princes en achetant des babioles aux locaux qui tentent de nous vendre leurs articles à prix d’or.
L’artisanat local se concentre principalement sur :
- le cannage : sacs à main, sets de table, diverses tailles de boîte… que l’on observe sécher sur la pelouse
- le textile : le village de Tenganan est supposé être le seul village AU MONDE à fabriquer un textile tissé particulier, le geringsing, un double ikat (oui moi aussi je ne comprends pas tout). Je ne suis pas sûre que ce soit ce que Tristan ait acheté (la ceinture qu’il porte sur la photo) mais la petite dame était tellement vendeuse qu’on a craqué ! J’ai hâte de voir Tristan porter cette ceinture en France… Bientôt le lancement d’une nouvelle mode peut-être ?
- le lontar, du manuscrit sur ôles (oui, on apprend des nouveaux mots tous les jours…) : tout d’abord, « ôle » ça veut dire feuille de palmier. Voilà comme ça c’est beaucoup plus clair ! La feuille de palmier a été un support de texte pendant des siècles en Indonésie. Cette technique d’écriture est plutôt simple : on incise la feuille (préalablement bouillie-séchée-polie) avec une plume aiguisée et on recouvre l’incision d’encre pour noircir la trace. Tadaaa ! Ils font de très jolis dessins religieux sur les ôles, j’adore !
On a aussi rencontré des coqs colorés : on n’a pas compris pourquoi ils ont cette couleur mais non ce n’est pas naturel, le teeshirt de Tristan a pris une jolie teinte rose après son câlin avec le poulet-crevette ! Regardez moi cette aisance à porter le poulet !
Finalement, au détour de la deuxième rue, on aperçoit l’entrée plus touristique où peuvent se garer voitures et bus en temps de grande affluence. Heureusement, le mois de novembre n’est pas le plus intense en tourisme ! Les habitants vaquent à leurs occupations, bien que 2-3 villageois attendent le chaland à leur stand.
Grâce à notre route alternative, nous avons bien apprécié visiter ce village ! En repartant, nous réalisons l’attrait touristique du lieu en prenant la grande route entourée de ces fameux penjor que j’aime beaucoup : les grandes tiges de bambous ornées d’offrandes qui longent les routes des villages.
Le village de penglipuran
On lit plein de choses sur Penglipuran : le 3e village le plus propre au monde, l’un des plus anciens villages de l’île, qui ne serait peuplé que des descendants directs du roi…
Peut-être que ce storytelling était un peu trop puissant car nous avons été un peu déçus : c’est un village très touristique, comme le Mont Saint Michel en été, où des groupes de visiteurs font des photos dans la très photogénique allée principale. En plus, la pluie menaçait fortement et nous avions encore 40 minutes de scooter avant de rentrer donc nous n’étions pas très détendus. Cela n’a pas du nous aider à apprécier le charme du village !
J’ai trouvé que les 76 maisons qui longent la rue se ressemblent toutes et les habitants vendent tous la même chose : des snacks et des petits souvenirs qui semblent issus d’entreprises industrielles. Dès lors qu’on pose les yeux sur quelque chose, on nous accoste : c’est agaçant.
Seuls les toits traditionnels en tuiles de bambou m’ont vraiment plu, que l’on aperçoit au-dessus de leurs jolies entrées. Je pense qu’on aurait mieux apprécié sans les hordes de touristes asiatiques qui nous demandaient de nous joindre à leurs photos de groupe…. et peut-être avec un petit rayon de soleil ? ☀️