Le bus de la sieste
Au vu des distances et de l’état des routes au Viet Nam, leurs bus sont presque tous uniquement des bus-couchettes prévus pour les looongs voyages de nuit. Nous n’avons que quatre heures de route en fin d’après-midi pour rejoindre Đà Lạt mais nous faisons donc tout de même le voyage allongés. C’est la sieste party !
Un peu d'histoire
Nous ne pouvons pas vous emmener avec nous à Đà Lạt sans expliquer un peu l’histoire de cette ville atypique. Située dans les montagnes au Centre du Vietnam à 1500 mètres d’altitude, Đà Lạt bénéficie d’un climat rare dans ce pays : il y fait frais toute l’année, entre 15°C et 25°C. On a ressorti les doudounes et les jeans !
En vadrouillant les premières heures en scooter afin d’explorer les environs, on s’étonne de s’y sentir étrangement bien. Comme si la ville nous était familière… Et puis on réalise. Đà Lạt a été construite à la fin du 19ème siècle par les français qui cherchaient à fuir la chaleur étouffante de Saïgon. L’architecture des maisons, l’organisation des rues, la quiétude du lac, la végétation montagneuse de conifères… en fait : tout ressemble à la France !
Franchement, on se croirait au Bourny non ? Avec des fils électriques en plus.
Du coup, on s’y sent vraiment bien. En plus, comme d’habitude, Tristan nous a déniché un Airbnb calme et lumineux, où seuls les aboiements des gentils chiens-chiens perturbent nos heures de télétravail.
Back to the wild
Đà Lạt est entourée de forêts de pins, de lacs et de montagnes. Ici, on cultive les artichauts, les fraises et les fleurs sous de grandes serres qui habillent les vallées d’immenses couvertures de plastique. Qu’on se le dise, ce n’est pas super joli…
Les colons de l’Indochine, en bons français, ont voulu planter des vignes, mais la terre n’est pas assez calcaire pour donner un bon raisin. Le vin de Da Lat existe tout de même, fabriqué à partir de raisin importé de la côte ou de France. On a donc cherché partout à déguster ce fameux vin de la ville et on a finit par trouver 1 bar à vin qui en proposait (et 1 seul !). Lorsqu’on a voulu en commander pour accompagner la planche de fromages -ô joie-, la serveuse vietnamienne nous a regardé toute surprise et nous a dit ouvertement « Je ne vous recommande pas du tout ce vin, il n’est pas bon. Choisissez-en plutôt un autre ». Du coup, pas kamikazes pour un sou, nous n’aurons pas testé le vin vietnamien !
Ne jamais sous-estimer la montagne
J’avais lu sur un blog qu’un truc sympa à faire à Da Lat était de randonner au Lang Biang, le mont le plus haut de la région. J’avais un peu lu de travers et mal préparé psychologiquement Tristan… Lui qui pensait qu’on se lançait dans une petite balade dominicale s’est vite rendu compte de la réalité : il s’agit en fait d’une randonnée de plus de 4h et 700m de dénivelé positif = ça pique un peu pour les grosses larves que nous sommes.
Au début, on suit un étroit sentier entre les pins. Evidemment sinon ce ne serait pas drôle, on finit par se perdre et réalisons qu’on suit la mauvaise piste au bout d’une dizaine de minutes (seulement heureusement !). Google Maps nous est alors d’une sérieuse aide pour nous remettre sur le droit chemin.
Au bout d’un peu moins de deux heures de marche, l’ascension devient vraiment raide. Ca chauffe dans les cuisses !! On se motive à l’idée qu’on a un pique-nique comme récompense : pas de sommet, pas de banh mi !
La végétation change avec l’altitude : le sable et les pins disparaissent au profit d’une forêt luxuriante et d’un sol de terre boueuse.
Nous atteindrons le sommet à 2 169 mètres au bout de 3h d’ascension et 2 litres d’eau bus. Petite piqûre de rappel sur le fait que nous avions peut être un peu trop abandonné le sport ces derniers mois…!
La vue est jolie, on ne regrette pas l’effort !
La maison folle
L’une des bizarreries de la ville est cette Crazy House imaginée par l’architecte surréaliste Đặng Việt Nga et ouverte en 1990. Je cite : « C’est du Gaudí sous acide ».
Dans cette hôtel étrange, les ponts en béton se chevauchent comme des lianes qui pendraient, les murs dégoulinent et le sol n’est jamais droit. On s’amuse à parcourir tous les petits escaliers qui ne mènent souvent à rien. C’est immense et insolite ! On passe bien deux heures à parcourir TOUS les chemins.
Si on avait su plus tôt que ça existait, on y aurait réservé une nuit !
Ici c'est PARIS !
J’intitule cette partie ainsi car Dalat a longtemps été surnommée « Le Petit Paris », et car les footeux auront une référence culturelle.
Les gens d’ici mangent du flan comme chez nous (coucou Papa), les plus riches du pays y ont leur maison secondaire, et les couples vietnamiens viennent ici célébrer leur amour dans LA ville romantique du pays à coups de tours en calèches, de jardins fleuris et de balades en barque sur le lac. Non on ne l’a pas fait
C’est vrai que tout ici est joli et propre. Les maisons coloniales sont toutes plus épatantes les unes que les autres. On est contents de rester ici une semaine, prendre le temps de profiter et de découvrir !
La pagode Linh Phuoc
C’est un américain croisé dans un restaurant qui nous conseille de nous rendre à cette pagode située à une vingtaine de minutes du centre-ville. On ne pensait pas que son conseil serait si bon !! Quelle incroyable pagode ! Elle est entièrement recouverte de mosaïques, du sol au plafond, et on peut grimper dans les étages des stupa pour admirer la vue. On se croirait dans un prolongement de la Crazy House tant il y a de choses à voir : ça y va les photos !
Je suis vraiment enchantée de visiter cette pagode et de prêter attention aux carreaux de céramique grossièrement cassés. Ca me donne envie de m’y mettre !
Ce qui est trop bizarre, c’est que la visite de cette pagode n’est conseillée dans aucun guide, ni sur les blogs que j’ai pu lire. Comme si elle était confidentielle… alors que des bus touristiques sont stationnés sur le parking. Mystère.
Attention messieurs dames, la photo suivante n’est pas ce que vous pensez, malgré ce symbole choquant pour nos yeux de petits français.
Le symbole svatiska est l’un des plus anciens symboles de l’humanité que l’on retrouve dans la majorité des civilisations du monde, et aujourd’hui particulièrement chez les hindouistes et bouddhistes, qu’il soit représenté dans un sens ou dans l’autre.
Evidemment, avec la reprise du symbole par les nazis, c’est un véritable tabou de nos jours pour les occidentaux et les hindous se désolent des propositions d’interdiction d’usage du svatiska qui pour eux signifie tout autre chose : c’est un signe de bon augure.
Je trouvais intéressant de voir ce signe dans la pagode, avec les petits personnages et paysages peints sur la céramique. Combien d’assiettes ont-ils cassé pour recouvrir cette pagode ?!
On a aussi découvert une autre chose géniale : ils ont recréé l’Enfer en sous-sol ! Avec des statues d’humains enchainés et éviscérés sous des lumières rouges dans une musique de film d’horreur. Franchement ça prend bien dix minutes de parcourir les couloirs de l’Enfer, et je vous jure que je n’ai pas envie d’y aller !
1 semaine en 6 minutes
Récit de la semaine du 5 au 12 février 2023
Đà Lạt, Vietnam