Contraints par nos visas de quitter l’Indonésie (deux mois, ça passe vite !), nous avons pris nos billets pour le pays le plus proche de l’Indonésie : Singapour, afin de renouveler notre visa indonésien. C’est ce qu’on appelle un visa run : sortir du pays pour pouvoir y ré-entrer.
Cette cité-état, deux fois plus grande que l’Andorre mais 70x plus peuplée, est connue dans le monde entier comme un centre financier mondial.
Au premier coup d’œil, ça y ressemble : depuis l’avion, nous ne voyons que des porte-conteneurs à perte de vue, c’est impressionnant et un peu désolant de constater une telle mondialisation.
Mais alors que je ne m’attendais qu’à des gratte-ciels en série et une vie culturelle limitée, j’ai été extrêmement surprise par la richesse multiculturelle de cet état insulaire. Je ne m’attendais pas du tout à « aimer » Singapour, moi qui apprécie plutôt l’aspect culturel de mes périples. Nous y allions par nécessité (renouveler nos visas indo) et parce que Tristan aime lui les destinations plus urbanisées et futuristes. Et finalement, on a été conquis tous les deux !
Par contre, le coût de la vie singapourienne est à peu près équivalent à celui de Londres, de Stockholm ou de Genève, c’est cher : ça change de Bali ! Ça nous a rappelé notre vie parisienne
Située à moins de 3 heures d’avion de Bali (désolée la planète ), nous atterrissons un vendredi midi à l’aéroport de Singapour, aéroport qui vaut le détour à lui tout seul.
A Singapour, l’écologie, la sobriété… ils ne connaissent pas. Alors que vous gelez avec votre chauffage limité à 19°C en plein hiver européen, les singapouriens illuminent leurs villes jour et nuit et climatisent TOUS LEURS INTERIEURS à 20°C à peine alors qu’il fait un bon 30°C à l’extérieur. J’ai gelé là-bas, n’ayant absolument pas pensé à prendre un pull. Et impossible d’éteindre leurs clims dans les hôtels, restaurants ou transports…
Première surprise : le quartier malais
Une sorte de RER ultra-climatisé nous emmène donc pour moins de 2€ au centre-ville, là où nous avons réservé notre premier hébergement : une capsule dans une auberge de jeunesse pour 77€ la nuit. Bienvenue à Singapour !
L’auberge de jeunesse est située à Kampong Glam, le quartier malais.
Singapour étant situé au sud de la Malaisie, les premiers habitants étaient donc des malaisiens qui se sont installés dans ce quartier de l’île. Et qui dit Malaisie dit islam : nous arrivons donc dans un quartier où le nom des rues est éloquent. Arab Street, Baghdad Street… il n’y a pas de doute !
Et là vraiment, je suis soufflée.
L’architecture est magnifique : nous découvrons les petites maisons traditionnelles de Singapour appelées shophouses. Celles du quartier malais sont parmi les plus anciennes et datent du 19e siècle. Comme le nom shophouse l’indique, ce sont des magasins au rez-de-chaussée surélevés d’un petit appartement où vivent les commerçants. On sent énormément l’influence coloniale sur l’architecture locale : je suis surexcitée, j’adore ces devantures et je ne m’attendais pas du tout à ça !
On se balade dans la rue piétonne autour de la mosquée et déjeunons d’un repas libanais hors de prix : plus de 25€ l’assiette d’entrée qu’on se partage tous les deux !
L’une des rues les plus connues de Kampong Glam est Haji Lane, une superbe rue piétonne aux nombreux bars, magasins et murs de street art. Le soir, celle-ci est très animée ! Comme c’est à deux pas de chez nous, nous y prenons une bière hors de prix avant de rentrer : 14€ la pinte d’IPA
A Bali en ce début décembre, nous étions bien loin de l’ambiance de Noël. Mais à Singapour par contre, où seulement 15% de la population est chrétienne, Noël est PAR-TOUT ! Dans ce pays où la consommation est reine, c’est une fête commerciale incontournable. Avec les 30°C au thermomètre, c’est quand même difficile de se croire au mois de décembre pour nous.
Deuxième surprise : Little India
A quelques rues à peine de Kampong Glam se situe le quartier indien, appelé Little India.
En quelques minutes à peine, nous changeons complètement de pays. Les habitants typés arabes, les restaurants de kebab et houmous, les abayas des femmes et les qabis des hommes, les mosquées au coin des rues, les centres commerciaux de tenues bing-bling… tout disparait.
Nous entrons dans un quartier peuplé d’indiens, où les rues sont jalonnées de temples hindous et de marchés où se vendent des tresses de fleurs et des bijoux en or, et désormais les restaurants proposent du curry et du biryani… C’est un autre monde ! J’ai l’impression d’avoir rejoint Tatisa au Kerala.
Ultime surprise : une nuit dans l'espace
Nous passons la nuit dans une capsule à l’hostel Met A Space Pod.
Comme à Paris ou Londres, l’espace à Singapour est limité et le prix au m² prend des ampleurs considérables. Se loger est donc extrêmement coûteux et des solutions comme les « capsules » sont de bonnes alternatives pour les voyageurs à petit budget. Les capsules sont tout simplement des dortoirs comme en auberges de jeunesse, mais un peu mieux fermées. Nous serons tout de même réveillés à 5h du matin par les voisins qui ont décidé d’entamer un long débat au pied de notre capsule !
Vivement l’hôtel 5 étoiles du lendemain même si c’était une bonne expérience, et tout voyageur doit pouvoir dormir sur de la paille comme sur de la soie !
2 réponses
cool la nuit encapsulée !