Comme le dit ma grand-mère qui n’est pas allée au Vietnam, la seule chose qu’elle connait du pays, c’est la guerre.
Entre la guerre d’Indochine (1946-1954) qui signe la décolonisation française, et la guerre du Viêt Nam (1955-1975) entre les viets du Sud soutenus par les Américains et les viets du Nord qui fait basculer le pays dans le communisme, le pays a été soumis à rude épreuve au 20ème siècle.
Le Sud du pays est particulièrement marqué par les événements car c’est ici que les conflits ont été les plus importants lors de la guerre du Viêt Nam. Et on est où nous ? Au SUD ! (Yoyo/Fredo si vous me lisez…)
Le musée de la guerre de HCM
Ce musée autrefois appelé Galerie des atrocités américaines, rebaptisé en Musée des Vestiges de Guerre pour adoucir les angles avec les touristes américains, porte bien son nom initial. Les salles présentent les différentes tortures inventées à l’occasion de la guerre, les armes utilisées, dont le célébrissime agent orange. Le but initial de l’épandage d’agent orange était d’anéantir la forêt où se réfugiaient les combattants vietcongs et de détruire les récoltes. Mais ce produit chimique a engendré de graves malformations humaines qui s’observent toujours aujourd’hui sur les populations, même après 4 générations. Il faut donc aller au musée avec l’estomac bien accroché car les photo-reporters n’y sont pas allés de main morte.
Les photos du musée étant atroces, on ne les regarde que d’un œil en avançant vite. De jeunes enfants se baladent dans le musée et je trouve cela bien irresponsable de la part de leurs parents…! La photo des reporters de guerre que je préfère est celle-ci, suggestive sans rien montrer.
Comme tout musée sur une guerre, c’est intéressant d’en savoir plus sur ce qui s’est passé, les apprentissages qui ont été fait de ce conflit (= c’est pas bien les armes chimiques) et les raisons politiques et économiques derrière toutes ces horreurs : le conflit Capitalisme/Communisme qui a aussi frappé dans cette partie du monde. On n’en savait rien en venant car le conflit américano-vietnamien est très rapidement abordé à l’école. On en sait davantage désormais et aimerions regarder plus de films ou documentaires qui retracent cette période. Vous avez des recommandations ?
Les tunnels de Củ Chi
Nous nous rendons aux tunnels de Củ Chi, à une quarantaine de kilomètres de HCM. Il s’agit d’un immense réseau de minuscules galeries souterraines, un peu l’équivalent de notre ligne Maginot mais en version beaucoup plus sommaire.
Les combattants Viêt Công les utilisaient comme caches durant les combats, voies de communication, d’approvisionnement, d’hôpitaux, de réserves de nourriture, d’armurerie, etc.
Comme tout « musée » vietnamien qui se respecte, l’intérêt premier est de prendre des photos. Le guide n’apporte aucune information sur le conflit, il nous accompagne juste pour trouver l’entrée de l’un des tunnels et nous forcer à nous y engouffrer. Les tunnels sont absolument minuscules pour notre gabarit occidental : on y rentre par une petite trappe dissimulée de la largeur des épaules et nous y déplaçons accroupis. Gare aux claustrophobes !
C’est franchement impressionnant et nous n’osons pas imaginer ce que c’était que d’utiliser vraiment ces tunnels pour déplacer des armements ou progresser sur des centaines de mètres. On a eu de sacrées courbatures aux cuisses les jours suivants, à avoir « marché » accroupis pendant 50 mètres dans une mini-galerie… alors les Viêt Công de l’époque qui parcouraient des kilomètres : quelle horreur.
Ce qui est assez chouette dans les musées vietnamiens, c’est que tant que quelque chose n’est pas écrit comme interdit, c’est que c’est autorisé. Prendre des photos étant le hobby national, nous pouvons grimper à volonté sur les équipements militaires d’époque pour prendre la pose. Du coup on en profite : ce n’est pas tous les jours qu’on peut être aux commandes d’un hélico !
Bon évidemment, la guerre ce n’est pas drôle du tout et il y a aussi ici des cimetières militaires bien remplis. Les dates de décès ne sont pas si vieilles que ça : années 70. Nous sommes surpris d’observer beaucoup de visiteurs dans ce cimetière, des familles qui visitent les tombes, allument des bâtons d’encens et pique-niquent dans les rangées. Les tombes sont bien fleuries.
Les bombes exposées dans les musées sont impressionnantes et on peut constater dans la forêt aux alentours de Củ Chi les cratères causés par les bombes explosives. Il ne faisait pas bon être dessous quand ça tombait…
Conclusion : Franchement, la guerre, c’est nul.