Tristan Le Youtubeur
Tristan s’est acheté un pied mobile pour surélever son ordinateur et, surprise, celui-ci est compatible avec notre appareil photo. Et c’est parti pour un vlog digne d’un Youtubeur !
Vietnam Number One
Les vietnamiens ne parlent pas anglais et c’est là notre plus grande difficulté de communication. Ils sont adorables, toujours prêts à nous venir en aide. Ils sont d’une générosité sans pareille, offrant plein de petites choses en permanence sans rien attendre en retour. Bref, on les kiffe
Tranche de vie n°1 : Le karaoké improvisé
Alors qu’on se balade dans la rue un soir en quête de nourriture, un groupe de vietnamiens assis autour d’une table sous laquelle s’entassent des dizaines de canettes de bière nous invitent à les rejoindre. On refuse, ils insistent, alors on se laisse aller et nous attablons avec eux, ouverts au destin. Ils nous offrent des bières, encore et encore, fiers d’accumuler les cadavres de canettes à leurs pieds. Ayant compris que je suis végé, ils poussent Tristan à se servir dans leur casserole de coquillages, à goûter leurs spécialités, à ce qu’on soit des leurs !
Affamés, on leur demande où nous pouvons aller acheter à manger, et l’un d’eux part nous chercher de la nourriture qu’il nous ramène et nous offre ! La petite mamie qui traine là nous ramène une fourchette, pensant que nous ne nous en sortirons pas avec les baguettes, pleine d’attention. Nous passerons deux heures à boire des coups avec nos nouveaux copains vietnamiens sans qu’ils ne parlent un seul mot d’anglais. La seule chose qu’ils savent dire ? « VIETNAM NUMBER ONE ! » qu’on hurle tous ensemble comme un cri d’amour.
Le traducteur de Google ne nous est pas d’un grand secours car ce ne sont pas de grands philosophes. Leur seule envie : rire avec nous. Le vietnamien est d’ailleurs une langue tellement pénible à écrire qu’ils n’utilisent que le dictaphone…!
Et évidemment, ici, impossible d’échapper au karaoké. C’est le sport national : dans la rue on entend toujours des voix s’égosiller sur des chansons vietnamiennes dans un micro mal branché. A souligner d’ailleurs : à Bali ils n’écoutaient que des musiques américaines, alors qu’au Vietnam, la chanson nationale est reine ! On a donc le droit, (le devoir ?), de s’engager dans un karaoké avec eux, comme ça, assis dans la rue un dimanche soir à 18h autour d’une pyramide de canettes de bière avec des inconnus. On découvre alors ce qui deviendra notre chanson viet préférée : Roi Tới Luôn.
Tranche de vie n°2 : La panne criminelle
Arrêtés dans un magasin d’électronique pour que Tristan s’équipe du nouveau matériel pour bien travailler, nous remontons sur notre scooter et sentons un certain déséquilibre… Et mince, le pneu est crevé !
On est là, au bord de la rue, à toupiner démunis en se demandant que faire, quand un viet sort de chez lui et nous invite à le suivre, sans un mot. Sa maman nous installe sur leurs fameuses mini-chaises et nous donne à chacun une bouteille d’eau tandis que notre sauveur sort son petit matos de regonflage, malheureusement pas assez puissant pour regonfler la roue. Alors, toujours sans un mot, il me fait monter sur son scoot’ tandis que Tristan nous suit sur notre bolide amoché pour nous amener dans un stand de réparation. Il s’en va en nous saluant. Adieu Sauveur silencieux ! Notre roue sera regonflée et nous repartirons heureux de cet incident qui nous a fait rencontrer de bonnes âmes.
Plus de peur que de mal, la roue n’était pas crevée mais juste dégonflée. Bizarre bizarre cependant, nous nous rendrons une deuxième fois dans ce magasin d’électronique et vivrons une deuxième fois la même mésaventure ! Je crois que quelqu’un ne veut pas nous voir garés là…
Tranche de vie n°3 : L’enquête des détectives Chloé & Tristan
Alors qu’on rentrait du District 1 où nous avions été mangé une pizza (notre premier plat occidental au bout de 3 semaines !!), le motobiliste devant nous fait tomber son portefeuille… Tristan a le réflexe de klaxonner, mais ici, le klaxon, c’est comme la pluie en Normandie : partout, tout le temps. Je rigooole Donc évidemment, la personne ne se retourne pas et nous engageons une course-poursuite en scooter pour tenter de la rattraper et lui remettre son portefeuille. Peine perdue, elle nous sème dans la circulation de Ho Chi Minh et nous rentrons chez nous avec 30€ de dongs et les papiers d’identité d’une inconnue…
C’est parti pour l’enquête ! On tente de retrouver Nguyễn Thị Mỹ Trinh sur les réseaux sociaux mais c’est un nom qui s’avère être aussi commun que Chloé Bouton dans un pays de 100 millions d’habitants…
On se décide à aller à l’adresse écrite sur sa pièce d’identité. Elle habite à 10 minutes de chez nous : sur place, dans les petites rues, nous toquons aux portes des habitants en montrant la carte d’identité « Vous la connaissez ? » essaie-t-on de dire. Personne ne la connait, personne n’est capable de nous indiquer l’adresse. Nous finirons dans un café où un jeune appellera la police pour mettre fin à notre enquête, et nous offrira un ca phê đen, comme ça, pour nous remercier de notre B-A.
Tranche de vie n°4 : L’insupportable habitude
La seule chose que nous ne supportons pas chez les vietnamiens, c’est qu’ils ont cette extrêmement désagréable habitude de renifler bruyamment comme les chinois. Ca me fait bouillir intérieurement, j’ai envie de les gronder !! Mais c’est dans leur culture alors « on ne peut rien dire ». Prendre un taxi est un véritable supplice : imaginez-vous bloqué.e 30 minutes avec un humain qui renifle constamment… Il y a de quoi ouvrir la porte sur l’autoroute à bout de nerf pour FUIR.
L'architecture vernaculaire
Enorme dédicace au mémoire de Mathilde
Les bâtiments d’Ho Chi Minh sont surprenants à plus d’un titre : les maisons trahissent le passé colonial de la ville mais leur état de délabrement me transporte à la Havane. Et si nous nous lançions dans une rénovation massive de ces magnifiques bâtisses, Eric, vous venez ?
Lorsque nous cherchions un appartement, nous étions étonnés et frustrés de ne trouver que des locations rectangulaires et étroites. Une fois sur place, nous avons compris en voyant leurs immeubles qui ne laissent aucune possibilité pour un appart autrement qu’en longueur.
Dans notre tour d'ivoire
En mettant le budget $$, on a fini par se trouver un appart d’architecte dans le District 6, au milieu du quartier le plus typique possible. Aucun blanc à la ronde, aucun restaurant occidental au kilomètre : nous sommes plongés dans la culture locale. Aka c’est pour ça que j’ai faim.
On travaille dur (dur dur dur) en janvier alors ça fait plaisir de retrouver le luxe d’un bel appartement ! Clim, cuisine, tranquillité, pièces séparées pour être en réunion toute la journée… Comme on se dit « C’est comme si on avait fait une pause dans le voyage sans rentrer à la maison ».
Moi qui croyais faire mon dernier mois de travail, me voilà prolongée…
La passion de Tristan ? « Faire les carreaux » comme ils disent en Normandie.
Tristan a donc investi dans du matériel pour être ultra productif, et de mon côté je me prépare à être inactive : d’ici un mois, ce sont les VACANCES. Et comment vous dire… J’ai grand hâte !!
L’installation de Tristan semble précaire mais ne vous y méprenez pas, il s’agit là de matériel professionnel ! Je ne vous raconte pas le nombre de magasins d’électronique visités pour dénicher les pépites de Tristan.
De jour comme de nuit, la vue sur Saigon est époustouflante, comme ici depuis la chambre avec le lit super bien fait…
SAIGON c'est joli
Photogéniquement quand même, Saigon-HCM c’est quelque chose… Je suis absolument fan (si vous en doutiez) des maisons traditionnelles en bois avec mes fameuses portes sculptées comme ici au Fito Museum, un musée sur la médecine vietnamienne traditionnelle. La dame de l’accueil nous apprend que 80% de ses visiteurs sont des français : alala, toujours notre peuple et son amour pour les musées !
La Poste Centrale de Saigon
La poste centrale de Saïgon a été construite entre 1886 et 1891 par l’administration des Postes françaises, à l’époque de l’Indochine française. C’est donc un superbe bâtiment colonial dans lequel on peut admirer une carte de Saïgon datant de 1892 et une architecture imaginée par… Gustave Eiffel !
Un bain de pollution
L’un de nos premiers achats ici fut un masque anti-pollution. Selon mes calculs savants, nous avons déjà perdu 2 ans d’espérance de vie à force de respirer des pots d’échappement à longueur de temps. La circulation de Saigon est la plus intense du monde en 2 roues, et franchement, je ne remets pas du tout cette information en question !
La vie de luxe
Sur la route du musée de l’Ao Dai, on découvre avec bonheur le quartier riche : le District 7. Cette richesse nous rappelle la vie parisienne : pouvoir pique-niquer dans un parc sans détritus plastiques, admirer les bâtisses qui valent deux cent ans de salaire…
Je ne nie pas mon plaisir à retrouver un peu du confort et du luxe qui vont de pair avec la richesse du quartier… Tout est beau et propre. Mes 4 années à Paris m’ont boboïsée !
Excursion au musée de l'Ao Dai
L’áo dài est la robe traditionnelle vietnamienne : áo signifie robe et dài long. Cette robe est l’uniforme des étudiantes, et les femmes portent cette robe pour toutes cérémonies officielles ou leurs sorties photo !
Le « musée » est calme, doux, au milieu d’une végétation luxuriante. Les petits bâtiments en bois ont l’air à l’abandon, des guêpes et araignées y ont fait leurs nids. C’est donc ici que Tristan se fait piquer pour la première fois de sa vie par une énorme guêpe dont j’ai réveillé le nid. Testé, approuvé : il n’est pas allergique (et il ne m’en veut pas) !
Les musées vietnamiens ne sont pas comme les nôtres : dans les leurs, tout est fait pour se prendre en photo. Ils louent des tuniques, ils installent des décorations photogéniques… et il y a au final très peu de cartels explicatifs, et encore moins traduits en anglais !
Du 4 janvier au 2 février 2023